L’intelligence collective est-elle une nouvelle forme d’organisation ? Ou plutôt une façon différente de prendre des décisions et de gouverner ? Qu’implique le recours à l’intelligence collective en entreprise ? Pour la revue « Regards Croisés » de l’association Cap Rural, Christelle Tornikoski, membre de la chaire, nous éclaire sur cette pratique et son usage.
Regards Croisés #11
Comment définissez-vous l’intelligence collective et sous quel angle l’abordez-vous dans votre travail ?
En tant qu’enseignante, dans un premier temps, je ne cherche pas à définir ce qu’est l’intelligence collective. Je préfère donner aux étudiants les règles qui sont fondamentales pour l’établissement de l’intelligence collective, puis je leur fais faire l’expérience de ce cadre : tout le monde y a sa place, peut être entendu et dispose d’une parole de même poids. Un peu comme un groupe de cuisiniers à qui on demanderait de mettre tour à tour un ingrédient dans une grande marmite, en veillant à ne pas mettre un ingrédient déjà présent. Il y aura peut-être des ingrédients que certains auraient vou lu éviter, mais on obtient ainsi une recette qu’il aurait été impossible d’imaginer autrement.
Peut-on dire qu’il s’agit d’une nouvelle forme d’organisation ?
Je ne pense pas. C’est davantage une façon différente de prendre des décisions et de gouverner, qui implique la prise en considération des idées de toutes les parties qui composent une organisation, sans jugement, avec bienveillance. Elle peut amener à une nouvelle forme d’organisation plus « organique », à l’image du monde vivant.
Depuis plusieurs décennies, on assiste à un changement profond dans les entreprises, avec une grosse remise en cause du paradigme managérial. Les dirigeants sont face aux limites du système : les décisions top down, la motivation par la rétribution financière, etc., ont tendance à ne plus porter leurs fruits. Du coup, ils recherchent autre chose. On en parle aussi plus largement parce que la société est à l’écoute de ce genre de prise de décision partagée.
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