Isabelle Né est enseignante-chercheure à Grenoble Ecole de Management, spécialisée dans les comportements organisationnels. Elle encadre chaque année une dizaine de mémoires de fin d’études. Et relève l’intérêt croissant des étudiants pour l’humain au travail. Regard.
« En 2014, le management de proximité, le coaching, l’humour au travail et le management intergénérationnel constituent les sujets émergents touchant au bien-être au travail.
En 2015, plusieurs groupes d’étudiants développent leur mémoire autour du mal-être et du burnout, incluant la discrimination des femmes.
En 2016, la place de l’individu dans l’entreprise s’intensifie : corps et carrière, introversion, fidélisation des collaborateurs, le rôle des hommes dans la promotion de la mixité, le développement personnel, la prévention des risques psychosociaux… L’entreprise joue un rôle sur le bien-être des individus.
En 2017, des sujets traitent de l’équilibre « vie personnelle-vie professionnelle » ; savoir se saisir du hasard ; rebondir sur l’échec ; la rumeur ; ce que sous-tend l’institution du mariage ; les cadres en quête de sens qui changent de métier pour devenir artisans… 2018 marque un focus sur les technologies, le big data, l’intelligence artificielle, la robotisation des métiers, les réseaux sociaux, la digitalisation… qui font gagner du temps, mais qui impactent les relations au travail.
2019 est l’année de la RSE en tant que levier pour convaincre les consommateurs, mais aussi pour fidéliser les employés. Une RSE responsable – puisque les réseaux sociaux dénoncent les fausses promesses –, qui attirerait les talents et motiverait les employés soucieux de la cohérence de leurs valeurs avec celles de l’entreprise.
Les mémoires amorcés en 2019-2020 étudient la quête de sens et la responsabilité sociale et sociétale de l’entreprise. Le développement de produits durables, écologiques, de proximité est au cœur des stratégies d’entreprises, qui souhaitent répondre aux exigences de consommateurs citoyens volatiles : l’enjeu est d’aller au-delà des promesses vertes pour en faire une réalité. Les regards prospectivistes se tournent aussi vers le futur proche d’une terre (et de ses ressources) qui ne peut plus être considérée comme indéfiniment généreuse. »