Thomas d’Ansembourg
Auteur – Formateur en Connaissance de soi & Intériorité Citoyenne – Conférencier
Bruxelles, Belgique
La violence et la guerre : une vieille habitude obsolète, fruit de notre inconscience.
C’est une très vieille habitude que celle de vivre les rapports humains comme des rapports de force : domination, soumission, agression, démission, opposition, compétition, manipulation…
Ce logiciel a fini par contaminer toutes nos relations, des plus professionnelles aux plus intimes, jusqu’à la relation à soi et aux parties de soi : jugements récurrents et condamnations sans appel (dont la plus courante expression est la culpabilité), moqueries et dérision quand ce n’est pas cynisme, langage de contrainte et de menaces affectives (les « il faut, tu dois, je n’ai pas le choix … » qui évacuent la responsabilité)…
Cette habitude est tellement ancrée en nous que rares sont les humains qui mesurent la violence subtile qu’elle cause et, concomitamment, les pertes de conscience et d’énergie qu’elle provoque. Depuis plus de vingt ans que j’accompagne les personnes dans les cycles, saisons et méandres de la vie, je constate chez tant d’humains l’inhibition de l’élan personnel et de la créativité, l’inhibition de la capacité à s’affirmer sans s’affronter, de la capacité à mettre des limites avec bienveillance et à traverser les conflits sans écraser ni s’écraser, l’habitude de demeurer « en contraction » de soi plutôt que d’explorer les voies de « l’expansion » de soi.
C’est une habitude qui se révèle usante, épuisante et contreproductive bien plus souvent qu’on ne le croit. Elle ne nous rend ni heureux, ni créateurs, ni généreux.
Elle n’est pas la seule façon d’être au monde.
Nous pouvons apprendre à démanteler ce vieux système de pensée obsolète, cette vision du monde mortifère, et apprendre à vivre des rapports de respect, collaboration, partage, synergie et co-création. Nous pouvons apprendre à connaître et déployer le meilleur de nous au service de tous. Nous pouvons trouver les voies d’une joyeuse et généreuse expansion de nous même au sein et au service de la communauté humaine.
J’ai acquis une conviction qui est bien différente des quelques notions de psychologies basiques acquises dans mes études de Droit. Selon celles-ci l’homme serait par nature agressif et donc « un loup pour l’homme », et le Droit aurait pour fonction notamment de contenir cette agressivité.
Après tant d’années consacrées à observer ce qui amène l’homme à l’agressivité, ma conviction est que la violence n’est pas l’expression de notre nature, mais de la frustration de notre nature. Si notre nature profonde est reconnue, respectée, valorisée, nous aurons plaisir à trouver et inventer des façons de déployer notre vitalité, notre élan et notre force sans violence. Par contre si notre nature profonde n’est pas respectée, écoutée, reconnue, valorisée, chacun de nous peut se révéler violent. Nous avons donc besoin de prendre conscience de notre vraie nature.
Si tu veux la Paix, prépare-la !
C’est bien d’apprentissages dont il s’agit et sur deux axes : désapprendre l’ancien, intégrer le nouveau. Et ce n’est pas nécessairement confortable !
Remettre en question notre système de pensée et nos habitudes de fonctionnement, cela nous demande à la fois un peu de courage et d’humilité. Comme tout apprentissage, cela demande également du temps, de la détermination, de la régularité.
Pour apprendre à s’ancrer dans la paix et à créer par notre attitude des rapports bienveillants – ce qui ne les empêche évidemment pas d’être à l’occasion vigoureux - j’ose parler de discipline et d’entrainement : une discipline de la paix.
C’est donc aussi d’un vrai « basculement » de conscience qu’il s’agit. Voyez que, sur le plan militaire depuis des siècles, nous préparons la guerre, nous avons pour cela un ministère, des cadres et du personnel formés, des budgets et des ressources considérables, de la recherche scientifique, des formations constantes et de l’entrainement, et surtout une légitimité bien établie auprès des populations « puisqu’on a toujours fait la guerre ».
La guerre, on connaît. C’est facile. Et puisque qu’on s’y prépare si bien, le risque n’est pas mince de co-créer ce qu’on craint.
Et la Paix, quand est-ce qu’on la prépare, qu’on s’y forme, qu’on s’y engage ?
Imaginez un pays où chaque citoyen aurait appris depuis la maternelle à bien connaître son fonctionnement d’humain et à se respecter, et aurait ainsi appris à bien connaître le fonctionnement de l’autre humain là devant lui et à le respecter, même s’il y a désaccord ; imaginez qu’ainsi, parmi les compétences de base que sont lire, écrire et calculer, chaque citoyen ait développé ses capacités d’expression de soi et d’écoute empathique de l’autre, lui permettant de vivre dans un joyeux déploiement de soi-même dans l’interaction féconde et créative avec l’autre. Nous pouvons percevoir que tendre vers plus de paix n’a rien de bisounours, ce n’est pas un « trip New Age », c’est simplement un choix, des apprentissages et donc de la discipline. Nous savons apprendre, donc nous pouvons changer.
Paul Watzlawick, le père de l’Analyse Systémique (l’analyse des systèmes relationnels) dégageait cette première loi de tout système : « Si l’on fait ce qu’on a toujours fait, on obtient ce qu’on a toujours obtenu ». Donc, si nous voulons obtenir autre chose nous devons faire autrement. Mais comment faire autrement si nous pensons toujours de la même façon ?
Pour obtenir du nouveau, nous avons besoin d’apprendre à penser de façon nouvelle.
Une évolution majeure impacte le management et la vie économique.
Des évolutions majeures de la société commencent à transformer significativement le management des organisations et des hommes.
En voici une qui promet d’avoir un impact considérable sur ce changement. Il s’agit de la quête de sens individuelle : de plus en plus de nos contemporains cherchent un sens personnel et vivant à leur existence. Un sens personnel, c’est-à-dire, qui ne se contente pas d’une idée convenue, d’une habitude ou d’une mode. On attend du sens qu’il nous touche de façon personnelle. Un sens vivant qui nous fait appartenir de tout notre être à un projet vibrant. Personne ne se contente plus d’une adhésion intellectuelle, raisonnable ou rationnelle, mais chacun cherche à tressaillir aux différents niveaux de son être.
Cela demande souvent d’entrer dans des processus de transformation personnelle. Ce travail permet à chacun de revisiter - et le cas échéant de démanteler - les croyances, les automatismes et les conditionnements, pour apprendre à (re)trouver son élan de vie propre et à découvrir la vraie personne cachée derrière le personnage construit. Cette démarche volontaire nous apprend à développer une gestion responsable et discernante des émotions et de l’intuition. Pour beaucoup, il s’agit de nouveaux apprentissages pour développer ses intelligences (émotionnelle et intuitive), faire petit à petit confiance à son élan de vie et connaître une vie relationnelle plus fluide, empathique, féconde et synergique.
De multiples outils de transformation performants existent pour cela et ont largement fait leurs preuves, certains depuis des décennies - bien qu’ils restent très peu connus du grand public, largement ignorés de la plupart des institutions et souvent considérés avec dédain par les grands médias.
Cette évolution a pour première conséquence l’abandon de la vieille habitude, déjà nommée, de vivre les rapports humains comme des rapports de méfiance et de pouvoir. Le besoin de s’ouvrir à des rapports de confiance et de collaboration se manifeste profondément (empathie, synergie, co-création, intelligence collective,…), et dévoile certains des pièges de l’ego.
Une deuxième conséquence est que, de ce fait même, de moins en moins d’êtres humains acceptent de se soumettre à un mode de fonctionnement, à un système de pensée et à des rythmes qui ne correspondent plus à leur élan de vie propre. De moins en moins d’êtres humains acceptent d’exécuter une tâche mécaniquement sans en percevoir clairement la finalité ni en goûter la valeur ajoutée.
Dès lors, troisième conséquence, le management des organisations aura besoin de se transformer significativement pour tenir compte de cette évolution des consciences et de la quête de sens et de responsabilité qu’elle implique. Le citoyen d’aujourd’hui a besoin de se sentir vivant dans un monde vivant au service de projets qui aident à bien vivre ensemble. Il se sent participer, où en tous cas tient à participer à un projet qui va bien au-delà de lui, et qui s’appelle la vie. Il ne s’agit donc pas seulement d’une transformation du management, mais d’une transformation de l’objectif de l’entreprise : une transformation de l’intention et donc de la façon de produire, créer et échanger des biens et des services.
Le livre « 80 hommes pour changer le monde » de Mathieu Le Roux et Sylvain Darnil (JC Lattes – 2005) m’a personnellement édifié sur la capacité d’acteurs de la vie économique à larguer les vieux systèmes de pensée et à inventer de nouvelles façons de générer de la richesse dans le respect de soi , des autres et donc aussi de la planète. Aujourd’hui, dix ans plus tard, des projets fiables et florissants de ce type se multiplient.
Nous Tous
J’ai la conviction que les attentes individualistes - assurer la sécurité et le confort d’un « Je » (ou d’un « Nous autres ») isolé, perçu comme en compétition par rapport à un « Tu » ( ou un « Vous autres » ), vu comme menaçant - vont se dissoudre au profit de la conscience d’appartenir à un « Nous Tous », « Nous, tout le vivant, passager du même bateau Terre ». Ceci implique une grande lucidité sur les objectifs et enjeux communs, une conscience élargie quant à la portée des choix et des conséquences de ceux-ci , une créativité soutenue et l’élan de se mettre au service d’un projet communautaire vécu à la dimension de la planète.
Parcours de Thomas d’Ansembourg
Thomas d'Ansembourg a été avocat, puis consultant juridique en entreprise pendant 15 ans ; concomitamment il a été responsable d’une association de jeunes en difficultés pendant 10 ans. Depuis 1994, il travaille comme psychothérapeute, consultant en relations humaines et formateur certifié en Communication Consciente et NonViolente.
Il est l’auteur notamment des best-seller « Cessez d'être gentil, soyez vrai », (paru en 2001, publié à plus de 700 000 exemplaires et traduit en 28 langues), « Etre Heureux ce n'est pas nécessairement confortable » (paru en 2004) et « Du JE au NOUS – L’intériorité citoyenne : le meilleur de soi au service de tous » (paru en 2008), ainsi que des versions courtes et illustrées (façon BD) de ses deux premier ouvrages.
Il anime des conférences enrichies de jeux de rôle éclairants et des ateliers de trans-formation très appréciés en Europe, au Québec et au Maroc. Il propose un travail de connaissance et pacification de soi permettant de déjouer les pièges de l’ego, de s’aligner sur son élan de vie propre et de mettre ses talents au service de la communauté. Pour Thomas d'Ansembourg, le développement personnel profond est la clé du développement social durable.
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