« La meilleure manière d’assurer l’avenir d’une entreprise est de l’inviter à réfléchir comment, par ses solutions, elle contribue au bien commun. S’il y a une cohérence locale et globale, l’entreprise œuvre dans le champ de la paix économique. » Entretien avec Gilles Vermot Desroches, directeur Développement Durable de Schneider Electric, depuis 2000.
Quels liens établissez-vous entre les engagements sociétaux du Groupe, depuis 2000, et les Trophées de la Paix économique ?
La stratégie globale de Schneider Electric est de générer des solutions intégrant toutes les innovations, dont la révolution digitale, pour construire de façon efficace la transition énergétique. L’objectif est de mettre sur le marché les solutions les moins coûteuses et les plus efficientes.
Il est donc profondément question de paix économique, car la non-prise en compte de l’impératif de réduction des températures de – 1,5° aura de multiples conséquences humaines et environnementales. Aujourd’hui, plus de 1 % de la population mondiale est en migration, du fait de l’augmentation de la température terrestre.
Travailler pour la paix économique permet de gagner sur la défiance. Il y a une cohérence à prendre en compte les enjeux climatiques de la planète : l’énergie et son management jouent un rôle déterminant en contribuant à générer plus de sécurité.
Quelles sont les actions conduites par Schneider Electric autour des trois axes de candidature des Trophées de la Paix économique ? (Pour rappel, les trois axes de candidature : le développement humain ; l’évolution des méthodes de management ; les relations économiques pacifiées avec les partenaires et fournisseurs de l’organisation notamment.)
De 2018 à 2020, Schneider Electric s’est fixé des objectifs annuels précis.
- Former un million de jeunes de la base de la pyramide dans le monde aux métiers de l’électricité. ¼ de la population mondiale n’a pas accès à l’électricité, et donc au développement. La situation est particulièrement critique pour les femmes. Pour ce faire, 100 000 salariés volontaires du Groupe ont pour mission de contribuer à plus de huit missions de formation dans le monde, en moyenne, chaque année.
- Schneider Electric a publié, en 2018, les nouvelles valeurs à partager entre les collaborateurs, fondées sur les principes d’une entreprise inclusive, qui intègre l’équité de rémunération et de progression des collaborateurs au sein du Groupe. L’objectif est de donner à chacun du sens au travail dans l’entreprise, de libérer l’esprit d’initiative et la créativité.
- Schneider Electric a construit une démarche autour du « Devoir de vigilance ». Durant trois ans, 300 audits seront conduits auprès des principaux fournisseurs sur des enjeux sociaux. L’objectif est de les entraîner avec nous dans une ambition de développement durable et responsable, à travers un travail partenarial de co-construction.
Quel message souhaitez-vous faire passer aux entreprises concernant les Trophées de la Paix économique ?
La meilleure manière d’assurer l’avenir d’une entreprise est de l’inviter à réfléchir comment, par ses solutions, elle contribue au bien commun. S’il y a une cohérence locale et globale, l’entreprise œuvre dans le champ de la paix économique.
Pour quelles raisons Schneider Electric s’est-il investi précocement sur le terrain du développement durable et responsable ?
Schneider Electric est une vieille entreprise française, née à Grenoble, qui est passée des métiers de l’électricité au management de l’énergie, dès la seconde moitié du XXème siècle, pour devenir l’un des leaders mondiaux de l’efficacité énergétique. Aujourd’hui, son cœur de métier intègre tout autant l’enjeu de la réduction des émissions de carbone que la maîtrise de la consommation énergétique.
En 2008, la direction du Développement Durable du Groupe a rejoint la direction de la Stratégie et de l’Innovation. Objectif : accroître la cohérence d’ensemble. Pourriez-vous expliquer cette orientation ?
La production énergétique génère 80 % des émissions de carbone. D’un point de vue stratégique, la proximité est forte entre la réduction des émissions de CO2 et l’optimisation énergétique. 5 % du chiffre d’affaires consolidé du Groupe (25 milliards d’euros annuels) sont injectés dans la R&D et l’innovation visant l’optimisation énergétique.
Quels sont les principaux impacts de cette politique de RSE pour Schneider Electric ?
Pour demeurer parmi les champions du développement durable, Schneider Electric doit mettre en cohérence la politique du Groupe et l’attractivité de son offre avec l’ensemble de ses parties prenantes. Cet engagement touche tout autant les investisseurs que les collaborateurs – 140 000 salariés dans plus de 100 pays et 300 000 salariés indirects, équivalents temps plein, chez nos fournisseurs.
D’où la mise en place d’un outil de mesure de sa politique de développement durable – Schneider Sustainability Impact 2018-2020 – intégrant 21 engagements, en ligne avec nos 5 défis en matière de développement durable à savoir le climat, l’économie circulaire, la santé et l’équité, l’éthique et le développement. Ce plan de transformation est un véritable outil de pilotage du développement durable. Il présente les objectifs prioritaires du Groupe à trois ans avec une mesure trimestrielle de chacun d’eux.
Bio express
En 1998, Gilles Vermot Desroches rejoint le groupe Schneider Electric, et créé la Fondation Schneider Electric, sous l’égide de la Fondation de France. Depuis 2000, il pilote la direction Développement Durable globale du groupe.
En 2001, il initie la création des « Principes de responsabilité » au sein du groupe. Suivront l’adhésion du groupe au Pacte mondial des Nations Unis (2002) ; la création de l’outil de mesure de la performance du développement durable de Schneider Electric (Baromètre Planète et Société – 2005), et en 2008, le programme d’accès à l’énergie (BipBop).
En 2008, la direction du Développement Durable du groupe rejoint la direction de la Stratégie et de l’Innovation pour défendre une cohérence d’actions.
En 2018, avec la création de Schneider Sustainability Impact, le groupe se fixe des objectifs ambitieux à 2020, et mesure ses résultats liés au développement durable à l’aune de 21 indicateurs mis à jour, chaque trimestre, pour réaliser ses ambitions de long terme contribuant à l’atteinte des objectifs de la COP21 et des Nations Unies.
En plus de ses fonctions au sein de Schneider Electric, Gilles Vermot Desroches est un manager engagé, membre du conseil d’administration du Forum français des amis du pacte mondial de l’ORSE (Observatoire de la responsabilité sociétale des entreprises), de l’OSI (Observatoire social international), et du Comité scientifique de l’IMS « Entreprendre pour la Cité… ».
Si votre organisation mène de ce type de projets, n'hésitez-pas, CANDIDATEZ aux Trophées de la Paix Économique : retrouvez comment candidater en ligne sur la page dédiée aux candidatures.